FRESQUES
J’évoque des cités léthargiques
Endormies sous des brumes tristes
Ou de frêles clochers gothiques
Sur l’eau des noirs canaux , s’attristent ;
Ou des foules lentes et tragiques,
Au fond d’équivoques ténèbres,
En long cortèges chimériques,
Défilent au son de marches funèbres.
Je rêve à d’immenses bois, couchés
Par les grands souffles de novembre
Ou les hêtres râlent, épuisés,
Des rafales qui tordent leurs membres.
Ou l’horrible clameur des vents
S’épouvante en des cris de fous
Auxquels, comme des agonisants,
Répondent les hurlements des loups.
Je songe à de petits cimetières,
Dormant sous la neige opaline
Ou des croix de noires bruyères,
Mettent comme d’étranges points d’hermine ;
Ou les vols sombres des corbeaux
Passent en de calmes fin de jours,
Douces étapes pour les longs repos,
Pour les sommeils qui durent toujours…..
H. E. BUREL